Le cabriolet
Revenons maintenant sur l’histoire du cabriolet 480. L’idée est encore venue de Robert Koch. Deux designers ont eu la tâche de développer le cabriolet sur la base du futur modèle de la marque : le britannique Steve Harper et le néerlandais Cor Steenstra. Le cahier des charges était simple : pas de changement à la base de la voiture. Ce modèle devait être un véhicule 2+2 et, pour respecter les traditions de sécurité chères à Volvo, devait être équipée d’une barre de protection en cas de tonneaux. Cette dernière demande allait à l’encontre de la tendance de l’époque qui voulait que rien ne dépasse de la ceinture de la voiture, hormis le pare brise, lorsque la capote était rentrée.
Steve et Cor ont choisi de travailler séparément et de faire chacun à son idée. Ceci fait que par la suite, deux projets existaient, aussi bien au niveau des dessins que des maquettes. Steve s’orienta vers un design avec un coffre quelque peu surélevé et imposant alors que Cor choisi plutôt un modèle quelque peu plus bas avec un coffre plus fin. Le résultat fût basé sur le modèle de Steve mais avec quelques rajouts de Cor, cela affina le projet. Par exemple, derrière les sièges se situent deux élévations qui rappellent l’aérodynamique des voitures de sport des années 50. Cor leur donna une utilité : elles pouvaient bien servir de petits coffres, ou bien d’emplacement pour une trousse de premiers soins. La malle arrière est partagée en deux. La première partie est le coffre à bagage alors que la seconde sert de rangement pour la capote, une fois celle-ci repliée, comme les cabriolets BMW de l’époque. Décapotée, la 480 est très élégante, comme un vrai Spider.
L’effet de la lunette arrière, qui semble ne faire qu’un avec les blocs optiques n’a pas été renié, puisque les feux arrières sont situés derrière une vitre fumée, ce qui donne le même caractère aux deux voitures.A cause du coffre élevé, la barre semblait haute, ce qui faisait ressortir le caractère sportif de la voiture. Rob Koch décida que la voiture devait être sans artifices futuristes, parce que la 480 était déjà une voiture équilibrée en elle-même. Le personnel fut autorisé à faire des exceptions sur trois points : premièrement, l’entraxe des roues arrières fut augmenté, pour conférer à la voiture un air plus robuste et sportif à la fois. Deuxièmement, Corien Pompe fut autorisée à apporter des changements aux coloris extérieurs et intérieurs, ceci pour différencier quelque peu le cabriolet du coupé. Corien avait découvert une nouvelle technique avec le cuir, le vinyle et le coton. Ce procédé apportait une meilleure tenue pour les occupants et rompait avec les méthodes traditionnelles de production. Le choix des couleurs se basa sur une nouvelle tendance de tons plus pastel avec peinture métallisée. Le prototype était pourpre très clair. De plus, on pouvait trouver à l’intérieur une bande pourpre.
La voiture aurait été plus que bienvenue à cette époque. Un magasine britannique qualifia la 340 de voiture la plus pénible et les allemands élirent la 340 diesel comme voiture la plus lente de sa catégorie. Pas de quoi être très fier. Après la construction de quelques prototypes, ce fut une très grande déception lorsqu’un des fournisseurs des pièces du cabriolet fit faillite. Tant avait été investi dans ce projet et tout tomba à l’eau. Un des cabriolets 480 peut être vu au Musée Volvo de Gothenborg. Un autre est gardé dans un lieu tenu secret.